Désacralisée en 2021, la chapelle des Pénitents blancs, située dans le centre-ville de Grenoble, cherche un repreneur. Un appel à projets a été lancé par la Ville, propriétaire de cet édifice « unique ». Les associations espèrent que la vocation culturelle et patrimoniale du lieu sera préservée.
Sa façade située rue Voltaire, dans le centre-ville de Grenoble, ne passe pas inaperçue. Mais peu nombreuses sont les personnes à avoir pu franchir la porte de l’ancienne chapelle des Pénitents blancs, peu à peu abandonnée avant d’être désacralisée en 2021.
La Ville de Grenoble, propriétaire de l’édifice, a fait savoir qu’elle recherchait un repreneur. Un appel à projets a été lancé et les candidats ont jusqu’à la fin du mois de décembre pour déposer un dossier de reprise.
Le batiment sera proposé à la vente ou au bail, selon la teneur des projets. Mais le cahier des charges, lui, est bien précis : « Le principe est de pouvoir occuper la chapelle tout en préservant le patrimoine et l’histoire de ce site. Il faut pouvoir ouvrir ce site aux Grenoblois. Et vu la taille de ce bâtiment, qui fait plus de 800 mètres carrés, il nous faut une équipe qui ait une solidité et une robustesse pour pouvoir occuper ce site », détaille Margot Belaire, adjointe au maire en charge de l’urbanisme.
L’objectif : « Pouvoir choisir une équipe qui permettra de conserver le caractère patrimonial et historique de la chapelle, mais également de l’ouvrir pour lui donner un nouveau souffle », ajoute Margot Belaire.
La façade de la rue Voltaire cache en effet un trésor du patrimoine grenoblois. Construite en 1657, la chapelle des Pénitents blancs est un lieu unique en Isère. Elle a, un temps, été déstinée aux quelque 200 pénitents qui, entre les prières, s’occupaient des prisonniers, des pauvres et des malades. Plusieurs parties du mobilier, comme l’autel ou les stales, sont inscrites au patrimoine historique de la ville.
Ce que l’on souhaite, c’est que ce lieu, tout à fait inédit et exceptionnel, soit préservé sur le long terme.
Gilles-Marie Moreau, président de l’Académie Delphinale.
Les associations, surprises de ne pas avoir été contactées en amont par la ville, s’inquiètent, elles, pour l’avenir de la chapelle : « Ce serait une faute très grave de la faire disparaître. Elle peut être réutilisée, mais il faut une réflexion concertée sur le réemploi de la chapelle. Il ne faut pas qu’elle soit vendue, il faut qu’elle soit reprise sous bail par quelqu’un qui la rénove et qui la mette en valeur, mais en concertation avec les associations patrimoniales », espère Gilles-Marie Moreau, président de l’Académie Delphinale.
Pour lui, la chapelle « doit continuer à avoir une utilisation compatible avec son essence même. C’est à dire un lieu de culture, d’histoire et de patrimoine ». « Ce que l’on souhaite, c’est que ce lieu, tout à fait inédit et exceptionnel, soit préservé sur le long terme », veut-il plaider auprès de la Ville.
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