Quand, au tournant des années 2010, le futur métro du Grand Paris était tiraillé entre deux tracés irréconciliables, celui de la région et celui de l’Etat, l’Institut d’aménagement d’urbanisme d’Ile-de-France (son nom d’alors) ne s’est pas gêné pour dire le non-sens qu’était le second à ses yeux, se rappelle Xavier Desjardins, professeur en urbanisme à Sorbonne Université.
Christian Blanc, le secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy, ne jurait que par ce grand huit qui desservirait les pôles économiques (La Défense, Saclay, Marne-la-Vallée, les aéroports). La région, alors présidée par le socialiste Jean-Paul Huchon, défendait, elle, une desserte fine de la banlieue, greffée au métro et au RER. C’était aussi la vision des experts de l’institut. « Mais cet avis était d’autant plus crédible qu’il ne venait pas du cabinet exécutif », explique l’enseignant.
Si Xavier Desjardins cite cet exemple, c’est pour éclairer sa signature au bas de la lettre ouverte adressée à Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, publiée le 15 novembre dans Le Monde. Des professionnels de l’urbanisme, des transports, de l’environnement, des élus, près de 1 500 à ce jour, se mobilisent pour défendre l’indépendance de « la plus grande agence d’urbanisme et d’environnement de France – et même d’Europe – et la plus ancienne : l’Institut Paris Région », l’IPR.
Tous déplorent « un projet de rationalisation des moyens (…) qui hypothèque [le] devenir » de cette institution de soixante ans d’âge qui, grâce aux données qu’elle accumule sur ce territoire de 12 millions d’habitants, ses analyses, est un « outil inestimable (…) d’aide à la décision » de politiques publiques. Et un outil d’évaluation de celles-ci, puisque tout est accessible en ligne.
Le loyer des locaux parisiens
L’agence compte près de 200 experts. Elle est le berceau des villes nouvelles, du RER, de la ceinture verte francilienne. C’est là que le schéma directeur de l’Ile-de-France, ce document, en cours de révision, qui dit le projet des vingt-cinq prochaines années est élaboré. Mais depuis qu’en 2017 il lui a été demandé d’intégrer l’observatoire régional de la santé et celui des déchets, l’Agence de la biodiversité et celle de l’énergie, elle brasse bien plus large. Tous les chiffres qui font foi pour aborder la transition écologique sont là. Pendant la crise liée au Covid-19, c’est le croisement des données sanitaires et des indicateurs démographiques qui a révélé la surmortalité en Seine-Saint-Denis durant la première vague.
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