FOCUS – C’est un courrier (un peu) surprenant que le conseiller municipal d’opposition Alain Carignon adresse au maire de Grenoble Éric Piolle. Après s’être montré très offensif et critique dans les médias, l’opposant annonce s’exprimer « dans un esprit d’ouverture et d’apaisement » pour infléchir la position de l’édile en matière de politique de sécurité. Ses propositions ? Appliquer (peu ou prou) les préconisations portées par l’opposition depuis plusieurs années.
« La situation est trop grave pour ne pas faire un pas dans votre direction malgré nos différends », affirme le conseiller municipal d’opposition de Grenoble Alain Carignon dans un courrier (rendu public) adressé au maire Éric Piolle. Une démarche entreprise, explique l’élu, « dans un esprit d’ouverture et d’apaisement », au lendemain de la marche blanche qui s’est tenue dimanche 15 septembre 2024 en hommage à Lilian Dejean, agent municipal de la propreté urbaine tué de deux balles dans le thorax.
Alain Carignon remet donc la question de la sécurité sur la table, non sans rappeler un autre épisode de violence survenu quelques jours auparavant : l’agression du père d’un enfant adhérent au Judo Club de Grenoble par des jeunes occupant en toute illégalité un local municipal situé à proximité de l’association sportive.
Selon le site Alpes 1, le club en question a décidé de cesser ses activités en attendant d’être reçu par la Ville de Grenoble le lundi 23 septembre. Il dénonce la présence des délinquants et l’insécurité qu’elle génère pour les familles et les enfants.
Alain Carignon joue la carte de la compréhension
Après avoir joué la carte de l’interpellation, c’est à celle de la compréhension que s’essaye Alain Carignon dans son courrier. « Je respecte vos engagements et je comprends que vous ne souhaitiez pas changer de doctrine sur ces questions de sécurité à 18 mois du renouvellement municipal », écrit ainsi le conseiller municipal. Ce avant de considérer que le maire doit toutefois être « conscient que le statu quo est impossible à tenir » et qu’il « doit être possible d’ouvrir des espaces de dialogue qui permettraient de mieux prendre en compte les attentes des Grenoblois en matière de sécurité ».
Des espaces de dialogue ? En utilisant la forme interrogative et le « peut-être » pour mieux adoucir son discours, Alain Carignon propose peu ou prou… d’adopter les mesures préconisées par son groupe d’opposition depuis plusieurs années et rejetées par la majorité. Il revient ainsi sur la question de l’armement de la police municipale mais « sur la base du volontariat et dans le cadre strict de certaines missions ». De même que sur la vidéosurveillance mais en travaillant de concert avec l’État ou la Région pour « minorer au maximum le coût de son développement pour la Ville ».
En matière de prévention, l’élu d’opposition affirme la nécessité « qu’aucun enfant et aucun adolescent de Grenoble ne se retrouve sans proposition d’activité hors du temps scolaire, qu’il s’agisse d’éducation, de sport ou de culture ». Et ceci… en rétablissant toutes les activités au Plateau, dont la fermeture annoncée avait créé la polémique, ou en suspendant la fin de conventions décidées avec la MJC Prémol, autre récent sujet de tensions. Le tout « en attendant que vos projets prennent forme dans ces quartiers très en difficulté », indique avec une sorte de délicatesse Alain Carignon au maire de Grenoble.
« Les mêmes valeurs d’humanisme et le même attachement à la ville »
D’autres propositions sont encore à l’ordre du jour. « Peut-être accepteriez-vous d’acter le principe d’une plainte à chaque fois que des locaux municipaux sont utilisés ? De demander aux bailleurs sociaux d’intégrer l’argent de la drogue dans les revenus afin de libérer le logement social de l’emprise des trafiquants ? », questionne encore l’élu d’opposition. Qui imagine « assermenter le personnel sur la base du volontariat afin qu’il puisse dresser procès-verbal dès la première incivilité ».
« Je ne vous soumets pas ces quelques mesures, non exhaustives, comme un simple choix à prendre ou à laisser. Je me permets de vous les adresser afin qu’elles ouvrent, avec d’autres, la possibilité d’un débat dans un cadre qu’il vous reviendrait de définir », précise Alain Carignon. Non sans se dire convaincu que lui-même et Éric Piolle partagent « les mêmes valeurs d’humanisme et le même attachement à la ville de Grenoble », et ceci « au-delà [des] différences si utiles au débat démocratique et indispensables au pluralisme ».
Difficile de savoir si le maire de Grenoble sera sensible à cette prose… alors qu’Alain Carignon adopte depuis toujours une posture pour le moins offensive contre la majorité municipale et son chef de file Éric Piolle. Et ceci plus encore depuis la mort de Lilian Dejean, occasion pour l’élu d’opposition de nombreux passages dans les médias, où il n’a pas manqué de fustiger le « refus d’affronter le réel » de l’édile. Dans le même temps, le site pro-Carignon Grenoble le changement attaque le maire tous azimuts… et n’hésite pas à afficher un « compte-à-rebours de la fin de mandat d’Eric Piolle ».
Sollicitée par Place Gre’net, la Ville de Grenoble indique « prendre soin de répondre à chaque courrier qu’elle reçoit, à partir du moment où ils ne sont ni insultants ni menaçants », et donc que « Monsieur Carignon aura une réponse ».
La chronique a été générée aussi sérieusement que possible. Dans la mesure où vous désirez mettre à disposition des renseignements supplémentaires à cet article sur le sujet « Urbanisme de Grenoble » vous pouvez utiliser les contacts affichés sur notre site web. Le but de urbanisme-grenoble.com est de débattre de Urbanisme de Grenoble dans la transparence en vous donnant la visibilité de tout ce qui est mis en ligne sur ce thème sur le net Cet article, qui traite du thème « Urbanisme de Grenoble », vous est volontairement proposé par urbanisme-grenoble.com. Connectez-vous sur notre site internet urbanisme-grenoble.com et nos réseaux sociaux pour être informé des prochaines publications.