FOCUS – L’école Ferdinand-Buisson a rejoint depuis le 21 janvier 2024 la liste des écoles occupées par des parents d’élèves à Grenoble. À la différence de la majorité des occupations, le collectif n’a pas investi une salle de classe utilisée, mais un appartement de fonction vacant, pour y mettre à l’abri une femme et sa fille, scolarisée en maternelle, sans logement depuis le début de l’hiver.
En arrivant devant l’école Ferdinand-Buisson, mercredi 7 février 2024, impossible de manquer la banderole dominant l’entrée du bâtiment. Son slogan ? « École occupée, pas d’enfant à la rue ! » Depuis le 21 janvier, l’établissement du quartier de la Capuche est en effet venu gonfler la liste des écoles occupées par des parents d’élèves. Le Réseau éducation sans frontières (RESF) en recense ainsi huit à Grenoble, depuis la rentrée de septembre 2023.
À chaque fois, les mêmes situations, devenues tristement banales. En l’occurrence ici, une mère et sa fille, scolarisée en maternelle à Ferdinand-Buisson. « On nous a informés en janvier, via le directeur, qu’elles étaient à la rue« , explique Marie, membre du collectif de parents d’élèves. Arrivées en France en octobre 2023, celles-ci ont connu, après avoir déposé une demande d’asile, « quelques périodes d’hébergement d’urgence mais seulement pour certaines journées« , poursuit-elle.
Des parents les ont hébergées à tour de rôle pendant une dizaine de jours
Durant ces quelques semaines, la famille a « dû alterner« , contrainte de « dormir plusieurs nuits dehors« . Mais cet hébergement d’urgence « sporadique » a pris fin le 10 janvier 2024, la mère et sa fille se retrouvant alors sans aucun logement, même ponctuel. « Elle est venue demander de l’aide au directeur, qui n’avait pas de solution. Mais on a fait appel aux familles de l’école pour voir si on pouvait les héberger« , raconte Marie.
Des parents d’élèves se sont ainsi relayés pendant une dizaine de jours afin de les accueillir chez eux. Cela a permis « d’éviter qu’elles se retrouvent à la rue dans un froid glacial« , se félicite le collectif. Un bel « élan de solidarité« , qui ne pouvait toutefois « se substituer à une solution plus durable« , souligne-t-il.
Un appartement de fonction vacant au sein de l’école Ferdinand-Buisson
Les parents ont alors découvert l’existence d’un appartement de fonction vacant, situé au sein du groupe scolaire Ferdinand-Buisson. Un logement présentant l’avantage d’être « en bon état et pas fermé« , précise Marie. « On a donc pu installer la mère et sa fille ici depuis le 21 janvier. Elle était très contente car ça leur donne de la stabilité. En étant chez des familles, c’était compliqué pour la petite fille d’être à chaque fois hébergée quelques jours, puis de devoir repartir.«
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