Des constructions d’hôtels ou de résidences de tourisme, l’aménagement d’une route vers un site naturel, l’installation d’une remontée mécanique, l’extension d’un domaine skiable… Il y a quelques années, dans les stations de ski des Alpes, ces projets seraient passés comme des lettres à la poste. Aujourd’hui, ils divisent les habitants – entre ceux qui veulent continuer d’aménager la montagne pour le ski et le tourisme, et ceux qui aimeraient porter un coup d’arrêt à cette vague, qui a fait la richesse de toute une région.
De plus en plus d’associations contestent en justice des projets d’aménagements portés par des élus, et obtiennent gain de cause. En l’espace d’un mois, les stations de ski de l’Alpe-d’Huez (Isère) et du Grand-Bornand (Haute-Savoie) ont eu chacune leur plan d’urbanisme retoqué par le tribunal administratif de Grenoble. Celui-ci a également annulé un projet de télésiège à Aussois (Savoie), le 5 mars.
Le plan de l’Alpe-d’Huez, qui prévoyait notamment la construction de trois hôtels et de deux résidences de tourisme (2 400 lits), a été tout bonnement annulé. En cause, une « évaluation environnementale insuffisante », des « incohérences » sur les besoins de nouveaux lits touristiques, et un manque de moyens consacrés à la rénovation des logements existants.
Celui du Grand-Bornand, en revanche, n’est que « suspendu ». Parmi les points soulevés par la rapporteure publique, figure l’impact des projets touristiques sur la ressource en eau, dans une station fortement dépendante des canons à neige. « En l’espace de quatre ans, la consommation d’eau liée à la seule neige de culture a augmenté de 53 %, et dépasse désormais la consommation d’eau potable », constate la magistrate Emilie Akoun.
Le ton avait été donné en 2023, lors d’une décision qui avait fait grand bruit : l’annulation, le 30 mai 2023, du schéma de cohérence territoriale de la Maurienne, un document voté par soixante-deux communes savoyardes, dont vingt-quatre stations (Valloire, Valmeinier, Saint-Jean-d’Arves, Valfréjus…). Cette feuille de route prévoyait l’extension de domaines skiables, et la construction de 22 800 lits touristiques, dont un Club Med de 1 000 lits à Valloire.
« Point de bascule »
Avec ces décisions, c’est toute une philosophie, basée sur l’expansion des domaines skiables et la croissance des constructions touristiques, qui est mise en cause. Un choc pour ces stations, qui estiment qu’elles ont besoin de ces constructions pour financer un système de plus en plus coûteux – nombre de skieurs qui baisse, hausse du coût de l’énergie, utilisation croissante des canons à neige –, et compenser la part croissante de leurs « lits froids » – des appartements occupés moins de quatre semaines par an.
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