Quel poste occupiez-vous à Perpignan ?
J’étais substitut du procureur, ça a duré 4 ans, puis je suis passé vice-procureur à la cour d’appel de Montpellier. Là-bas, il y avait une forme de délinquance différente, avec un trafic de stupéfiants bien installé et de grosses quantités en transit. Il y avait des vigilances à avoir sur certaines zones précises, des violences, des appropriations de biens, de la criminalité de passage mais aussi organisée, avec notamment quelques Marseillais qui venaient soit pour s’installer, soit pour étendre leur marché. Ensuite, je suis parti à Grenoble en tant que procureur adjoint.
Que retenez-vous de vos années à Grenoble ?
Là, on est sur une tout autre forme de délinquance avec un narcotrafic de cité particulièrement bien implanté, sur de multiples points. Ce qui entraîne une délinquance accessoire et satellite de violence, d’appropriation de biens, de règlements de comptes, de trafic d’armes, avec une intensité très forte. Des comparaisons peuvent parfois être faites avec Marseille. Il y a quelques restes de la mafia calabraise, qui était historiquement implantée à Grenoble, mais a été remplacée par le narcotrafic des cités. Il s’agit de trafics d’ampleur générant énormément d’argent, beaucoup de convoitises et tout ce qui va avec, notamment des violences de haute intensité avec l’usage d’armes de guerre. Je suis parti en mai dernier.
Comment se fait-il que vous soyez arrivé à Bonneville ?
J’avais à cœur d’occuper un poste de procureur. Ça m’intéressait de devenir chef d’un parquet. Ici, il s’agit d’un ressort tout à fait différent. Je ne suis pas venu chercher ce que j’ai déjà vécu. La délinquance ici n’est pas la même, mais il faut garder cette vigilance pour que l’intensité de la délinquance que j’ai connue ne s’implante pas. Comme c’est le cas par exemple dans des villes moyennes comme Valence, avec des règlements de comptes à l’arme lourde, du trafic de stupéfiants, d’armes. Comme le marché est saturé dans les grandes agglomérations, il s’étend dans de plus petites villes. On observe des volontés de conquête de nouveaux territoires. C’est notre travail au quotidien, on doit être vigilants et réactifs pour que ça n’arrive pas.
Quels sont les principaux points de vigilance sur notre territoire ?
Il y a des trafics comme celui souvent mis en œuvre par des membres de la mafia albanaise, sans vouloir discriminer, qui sont assez rudimentaires mais plutôt efficaces, avec des points de vente de stupéfiants dans les bois, c’est surtout de l’héroïne mais pas que. Pour analyser le territoire, je m’appuie beaucoup sur le travail effectué par ma prédécesseure, Karline Bouisset. Elle avait priorisé les violences intrafamiliales, les trafics de stupéfiants et tout ce qui va avec : la délinquance d’appropriation, le blanchiment. Pour ce qui est des zones de vigilances, il y a les Quartiers de reconquête républicaine de Cluses et Scionzier, où il y a une activité délinquante plus soutenue. On dirige la focale là-dessus, mais pas seulement. On sait par expérience que les trafics de stupéfiants ne s’implantent pas seulement dans les cités, on trouve aussi des petits points de deal dans les zones rurales. Et bien sûr, il y a les stations de sports d’hiver.
Quelles autres particularités remarquez-vous ?
Ma prédécesseure a aussi initié un important travail concernant les atteintes à l’environnement et aux règles d’urbanisme, qui peuvent parfois être négligées par les communes et les professionnels. Il y a aussi tout ce qui concerne les atteintes à la probité : on sait que nos élus sont en première ligne, mais ils ne peuvent pas servir d’exutoire. C’est un vrai sujet, un point de vigilance souligné par le garde des sceaux. Il y a une demande de l’exécutif d’établir une certaine proximité et des échanges avec les élus.
Y a-t-il des affaires locales qui vous ont surprises ?
Ma première ou deuxième semaine ici, on a eu une attaque d’une boutique Orange. Il s’agissait d’une équipe lyonnaise qui s‘était constituée via les réseaux sociaux. Ça montre bien que la délinquance ne connaît pas de frontière. C’est un phénomène que j’avais observé ailleurs, mais je ne m’y attendais pas forcément ici. C’est vrai que quand on arrive à Bonneville, on a une impression de calme et de paisibilité.
Évidemment, Bonneville a la particularité d’avoir une maison d’arrêt. La surpopulation est un vrai sujet, qui rend la vie carcérale délicate et oblige à avoir un dialogue soutenu avec l’administration pénitentiaire. Parce qu’on sait que la paix sociale peut vite être déséquilibrée avec des phénomènes de violence. Comme lundi par exemple (7 octobre, ndlr), des peines lourdes ont été prononcées pour des violences, jugées en comparution immédiate. Les peines sont allées au-delà de 4 ans ferme. Il y a aussi tout ce que la maison d’arrêt peut générer comme trafics, avec les livraisons non autorisées au-dessus des murs. La maison d’arrêt génère une activité pénale importante.
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