Séance d’introduction réservée aux étudiant·es
Dessiner des points… : ····, des lignes__ // : (d)écrire les sciences sociales sur différents plans
Cette conférence explore l’usage du dessin ethnographique en sciences sociales, le positionnant comme un outil méthodologique essentiel aux côtés de la photographie, de la cartographie et des entretiens. En s’appuyant sur de récents travaux de thèse, cette intervention démontre que le dessin, en tant que pratique d’observation in situ, permet de regarder différemment et offre une perspective unique en engageant tous les sens. En combinant intuition et observation détaillée, l’ethnographie dessinée vulgarise également la recherche scientifique en rendant visibles des concepts parfois complexes de manière intuitive et visuelle. Elle permet de raconter des histoires détaillées et accessibles, illustrant des scènes de vie, des processus environnementaux ou encore des dynamiques sociales. L’ethnographie dessinée est une pratique puissante pour documenter et communiquer, complémentant les méthodes traditionnelles. Elle enrichit les observations et les analyses des chercheur·es ; son intégration dans la recherche offre une perspective riche et nuancée, encourageant une réinvention des méthodes de publication et de diffusion des savoirs sur plusieurs plans.
Paysagiste-urbaniste, Dolorès Bertrais a travaillé entre 2017 et 2019 pour l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR) à Phnom Penh (Cambodge) dans le cadre d’une coopération décentralisée entre la municipalité de Phnom Penh et la Ville de Paris, avant de finaliser un doctorat à l’Université de Genève en juin 2024. Elle poursuit ses réflexions sur l’ontologie politique du vivant dans les mondes urbains et s’intéresse aux dynamiques urbaines ainsi qu’aux nouveaux mécanismes de production de la ville à Phnom Penh et à Kigali (Rwanda).
Des fictions pour enquêter
Le rapport de l’écriture scientifique à l’écriture littéraire a donné lieux à des travaux multiples, tant dans le champ de la narratologie (Barthes, dès 1966), que de l’anthropologie, de l’histoire ou de la géographie. Ce rapport, d’abord envisagé du point de vue de la poétique spécifique à chacun de ces genres, tend depuis plusieurs années à être approché du point de vue du rôle de la fiction dans la production des faits scientifiques. Ce rôle est souvent conçu selon une double perspective. Une première tendance fait de la fiction une façon de tester des hypothèses de travail. Un second usage tend à faire de la fiction tend à faire de la fiction un mode d’existence de l’enquête. Mon intervention souhaite contribuer à cette réflexion sur les modes d’existence de l’écriture scientifique. J’aimerais montrer comment certaines fictions réalistes produites dans le cadre de différentes recherches en géographie urbaine n’éloignent pas du réel, mais permettent au contraire de s’en rapprocher. Deux expériences narratives menées à près de quinze ans d’intervalle sont discutées. La première s’inscrit dans le contexte d’une étude d’urbanisme commandée par une collectivité publique à l’université de Genève. La seconde renvoie au cadre classique de la rédaction d’une thèse de doctorat désormais ancienne (2006). Dans ces deux cas, des techniques d’écriture spécifiques ont été testées pour appréhender la réalité de manière plus approfondie : l’une tenant à une adaptation du principe de « redescription » du matériau d’enquête qui trouve son fondement chez Rorty ; l’autre s’attachant à adapter le principe « contamination » énoncé par Pasolini à nos écritures normées, pour oraliser le discours scientifique.
Laurent Matthey est professeur à l’Université de Genève. Ses recherches, situées au croisement de l’ethnographie et des études littéraires, s’intéressent aux enjeux politiques de la mise en récit de la fabrique urbaine. Il est également rattaché à l’UMR AAU, équipe CRESSON.
Cartographier et faire à plusieurs en situation universitaire, et en situation d’exil. Parcours de recherche situé et inquiet.
Là où la cartographie sert autant la production de connaissances que la surveillance des parcours migratoires vers et en Europe, ainsi que leurs mises en spectacle, comment et pourquoi dessiner, encore, des cartes d’exil ? Comment peuvent s’élaborer des gestes cartographiques, entre les attendus universitaires de production de connaissances, la division du travail enquêtrices-enquêtées, et des désirs de transmission, des souvenirs, des refoulements, des demandes sociales et juridiques de reconnaissance ?
En 2012, j’ai proposé, avec des artistes, des ateliers de cartographies à mains levées, qui ont eu lieu à l’association Accueil Demandeurs d’Asile à Grenoble ; en travaillant plusieurs gestes esthétiques et scientifiques liés à la cartographie, il s’est d’abord agi, depuis mon travail de chercheure, de revoir et en partie déplacer certaines injonctions de connaissances. Ce travail, exposé à plusieurs reprises dans des contextes universitaires et muséaux, a levé des questions de co-auctorialités, de droits d’auteurs, de droits des étrangers, de division du travail universitaire, qui m’ont obligée à déplacer mes pratiques de recherche.
Sarah Mekdjian, enseignante et chercheure en géographie sociale à l’Université Grenoble Alpes et au laboratoire PACTE, co-autrice du journal mural Abbaye Conakry (2024) et des performances du Bureau des dépositions (2018-2023).
A l’écoute de l’espace géographique et de l’espace public
Ecriture de la scène, écriture de la terre : croisement de méthodes entre théâtre et géographie pour une scientificité renouvelée
Eco Art Lab: Relational Encounters between the Arts and Climate Research
The EcoArtLab is a transdisciplinary think-and-do-tank at the Bern Academy of the Arts (HKB), a department of the Bern University of Applied Sciences, which aims to initiate collaborations between artistic researchers, scientists, and the public. 2023-2027, the EcoArtLab, in cooperation with the mLAB at the Institute of Geography of the University of Bern, is conducting the research project ‘EcoArtLab: Relational Encounters between the Arts and Climate Research’. The SNSF funded research project investigates how the intersection of artistic research, geography, and critical sustainability research can lead to new encounters and approaches that reflect on climate justice. This talk will provide insights into the research project by focusing on the question which institutional frameworks and conditions are beneficial for transdisciplinary collaborations involving the arts, research, and the community.
Yvonne Schmidt (she/her) is head of the EcoArtLab and responsible for the research field of art education at the Institute Practices and Theories of the Arts at Bern Academy of the Arts. She teaches and conducts research on art and social transformation, artistic research, transdisciplinarity, performance and disability, art (mediation) and climate change, curating as a political practice and the (digital) transformation of cultural institutions, including the following ongoing projects: “Aesthetics of the Im/Mobile” (2022-2026) and “EcoArtLab. Relational Encounters between the Arts and Climate Research” (2023-2027).
Nitin Bathla
Journeys in Researching Otherwise
Nitin Bathla’s (Department of Architecture, ETHZ & Department of Geography, UZH) work focuses on urban studies and political ecology, with particular attention to commoning, landscape rewilding, multispecies ethnography, and infrastructure-led extended urbanization. His transdisciplinary and pluriversal research approach actively combines academic inquiry with artistic practices such as filmmaking and socially engaged art. His 2020 ethnographic feature-length film on India’s ongoing highway program, Not Just Roads, notably won the SAH Film Award 2022.
Exposer la discipline et revendiquer l’indiscipline en géographie publique
“Bornées? »: La bande dessinée pour chercher et écrire autrement en sciences sociales
Juliet Fall est géographe, professeure à l’Université de Genève, passionnée des liens entre les méthodes de recherche visuelles, l’expérience du terrain et l’écriture scientifique. Elle observe et dessine les territoires ordinaires à l’aide de démarches créatives et expérimentales, à la recherche des multiples traces du politique, et raconte le monde et ses recherches par la bande dessinée.
Enquête Anthropocène et recherche-création
Qu’est-ce qu’une “enquête/anthropocène”? Comment aborder les multiples métamorphoses liées à la crise environnementale ? En quoi les investigations au carrefour de l’ethnographie et des pratiques artistiques peuvent-elles permettre de décrire et d’imaginer des trajectoires dans un monde troublé ? Cette présentation abordera de telles questions en s’appuyant sur un projet d’enquête-création combinant plusieurs formats tels que le récit documentaire ou le jeu d’aventure.
Nicolas Nova est Professeur à la Haute école d’art et de design (HEAD – Genève) où il enseigne et mène des recherches anthropologiques sur les cultures contemporaines liées aux mutations insufflées par les technologies numériques ou par la crise environnementale. Il est également co-fondateur de Girardin & Nova, une agence d’exploration prospective.
Researching and exhibiting the global/intimate in a multisensory fashion
La chronique a été générée aussi sérieusement que possible. Dans la mesure où vous désirez mettre à disposition des renseignements supplémentaires à cet article sur le sujet « Urbanisme de Grenoble » vous pouvez utiliser les contacts affichés sur notre site web. Le but de urbanisme-grenoble.com est de débattre de Urbanisme de Grenoble dans la transparence en vous donnant la visibilité de tout ce qui est mis en ligne sur ce thème sur le net Cet article, qui traite du thème « Urbanisme de Grenoble », vous est volontairement proposé par urbanisme-grenoble.com. Connectez-vous sur notre site internet urbanisme-grenoble.com et nos réseaux sociaux pour être informé des prochaines publications.