La nouvelle artère baptisée Élisa Deroche tête de pont du projet urbain Grandalpe dans la métropole de Grenoble

La métropole de Grenoble et la ville d’Échirolles ont inauguré ce mardi 8 octobre une nouvelle voierie qui est déjà en service depuis plusieurs mois : l’allée Élisa Deroche. Cette rue bordé de large espaces piétonniers, d’une voie cyclable et arborée, a remplacé l’autopont qui enjambait l’espace le centre commercial Grand’Place et le magasin Carrefour voisin. La continuité piétonne entre les deux dans ce sud-grenoblois et nord-échirollois est désormais assurée par une passerelle vitrée. Outre une « pacification » en matière de circulation automobile ce changement a eu pour effet de dégager la vue entre le Village Olympique et la Villeneuve de Grenoble d’un côté et les Granges et la Villeneuve d’Échirolles de l’autre. C’est ce qui fait de cet axe « plus qu’une rue […] un trait d’union » explique Renzo Sulli, ancien maire d’Échirolles et vice-président de Grenoble Alpes Métropole aux grands aménagements, et un symbole d’un vaste projet urbain baptisé Grandalpe.

400 hectares sur 3 communes

Au delà de cette nouvelle allée Elisa Deroche il s’agit, avec Grandalpe, de réaménager une veste zone entre Grenoble, Échirolles et Eybens. Depuis l’ex site Allibert et du Rondeau à l’ouest, jusqu’à l’ancien site Hewlett-Packard, derrière Alpexpo à l’est, le long de l’axe Avenue Esmonin/Avenue de l’Europe, le projet prévoit de casser des autoponts, de renforcer des circulations douces, d’aménager le secteur de la gare d’Echirolles et de créer de nouveaux espaces urbains mêlant harmonieusement bien vivre et travail. Le potentiel est là, explique Renzo Sully, sur un secteur qui est « la plus importante réserve foncière pour la métropole » et un secteur de, déjà, « 40 000 habitants et 30 000 emplois« .

Recoudre la ville

« Grandalpe, explique encore l’élu, c’est un projet pour essayer de faire de ce territoire un espace qui incarne ce que doivent être les villes du XXIᵉ siècle« . Une grande ambition dans des quartiers qui n’ont pas une très bonne image, qui a d’abord été confiée au cabinet d’architecture et d’urbanisme Aktis.  « C’est le secteur de l’expansion de la ville dans les années 70, explique son directeur Laurent Gaillard, sur un modèle du tout voiture, du tout fonctionnel : les emplois à un endroit, les commerces à l’autre, les logements ici… L’idée, c’est comment on fait pour redonner un peu de vie urbaine ? Moi j’avais tendance à résumer ce secteur en disant qu’il n’y avait pas une seule terrasse dehors pour prendre un café ou pour manger dans un resto au soleil« .

C’est ce qui doit changer. « On parle d’un territoire qui est un territoire puissant, explique Renzo Sulli, il doit se recoudre. On doit recoudre, nous Échirolles, pour ce qui concerne la Rocade sud (qui coupe Échirolles NDLR), on doit recoudre aussi avec la ville de Grenoble. Nous voulons atténuer ces coupures et au contraire faire du lien pour avoir des quartiers qui soient vivants, qui puissent avoir de l’attractivité – on a envie d’y être, on a envie d’y habiter – parce qu’ils le mérite« .

Parallèlement, les Villeneuves de Grenoble et d’Échirolles sont en pleine rénovation urbaine. Le projet Grandalpe entamé du côté de Grand’Place promet des chantiers jusqu’à 2030 au moins et ambitionne de bouleverser, en bien, la vie dans ce sud grenoblois d’ici une quinzaine d’années.

Le périmètre et les chantiers de Grandalpe
Le périmètre et les chantiers de Grandalpedocument Grenoble Alpes Métropole

Élisa Deroche, le nom d'une pionnière pour une artère pionnière
Élisa Deroche, le nom d’une pionnière pour une artère pionnière © Radio FranceLaurent Gallien

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ZAN, PLU, SRU : ces normes qui empoisonnent les permis de construire

Assouplissement du DPE, extension du PTZ, réforme de la loi ZAN, renforcement des pouvoirs du maire sur l’attribution des HLM… dans son discours de politique générale, le Premier ministre a confirmé vouloir prendre le sujet du logement à bras le corps. Dans notre dernière étude sur la crise du logement nous mettions en avant le poids des réglementations : selon l’OCDE, la France est un des pays où la « fragmentation des pouvoirs administratifs » en matière de logement est la plus forte. C’est aussi ce que dit le dernier rapport de la Cour des comptes sur la délivrance des permis de construire qui souligne que la compétence urbanisme et aménagement du territoire est éclatée entre les différentes administrations, ce qui engendre un coût, un risque juridique et entrave l’acte de construire. Alors que le nombre de permis de construire en France était en recul de 15,3 %, sur un an, en juin 2024, le gouvernement ne doit pas se contenter de repousser les échéances réglementaires ou de multiplier les dérogations. C’est à une véritable simplification qu’il faut s’attaquer.

Le PLU, un document de référence difficile à construire

Référence en matière d’urbanisme, le plan local d’urbanisme communal (PLU) ou intercommunal (PLU(i)) est un document difficile à élaborer et couteux car il requiert de multiples documents préparatoires et est soumis à de nombreux risques de contentieux, au point même de conduire à leur annulation comme ce fut le cas de l’agglomération toulousaine. Ce n’est qu’une fois approuvé et publié, après une concertation publique où ce sont surtout les associations environnementales et les propriétaires fonciers qui se mobilisent, que les pétitionnaires (futurs demandeurs de permis de construire) vont découvrir les exigences du PLU qui fixe les règles d’aménagement et d’utilisation des sols. 

Compte tenu de la lourdeur du projet, la Cour constate que près d’un quart du territoire n’est pas couvert par un document d’urbanisme et reste soumis au RNU (règlement national d’urbanisme qui s’impose à tout le territoire français sans particularités). Seules 28% des communes possèdent un PLUi mais une enquête menée par la DGCL établit que seule une centaine de communes sur 34 965 ont délégué la signature aux présidents de leur intercommunalité[1], les maires restant très attachés à la compétence de délivrance des permis de construire. Leur délivrance est un pouvoir de police spéciale du maire qui est exigé pour la construction, l’extension ou la rénovation d’ampleur d’un bâti, même sans fondation, de plus de 20 m², sauf exception. Les travaux qui ne relèvent pas du permis de construire nécessitent en principe une simple déclaration préalable de travaux.

Le permis de construire s’inscrit dans un droit de l’urbanisme complexe et éclaté entre différentes compétences

Le PLU/PLUi doit être compatible avec le schéma de cohérence territoriale SCOT, outil de planification intercommunale qui définit les grandes orientations en matière d’urbanisme. 71,5% des communes sont concernées par un SCOT. Ce SCOT doit lui-même être compatible avec le SRADDET, schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires. Ces différents outils de planification n’ont pas parfois pas les mêmes rythmes de révision ce qui rend difficile leur articulation et augmente les risques juridiques. A cela s’ajoute les 10 000 actes de servitudes d’utilité publique sur le territoire national qui sont « portées à connaissance » par le préfet. 

Un empilement de règles

Il existe aussi des obligations édictées par des législations spécifiques, comme la loi « montagne » ou la loi « littoral », ou la « charte paysage » d’un parc naturel. Il faut prendre en compte les périmètres de prévention (risques naturels et risques technologiques) ou de protection de l’environnement et du patrimoine. La Cour dénombre 90 collectivités territoriales, réparties sur l’ensemble du territoire, dotées d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), qu’il s’agisse de métropoles (Paris, Lille, etc.) ou de plus petites communes (Figeac, Chinon, etc.), lequel se substitue au PLU dans le périmètre du site patrimonial. Le PSMV fixe les règles de restauration et de transformation de tous les immeubles. Tous les travaux sont soumis à l’accord de l’architecte des bâtiments de France. Le rapport de la Cour cite le cas du centre-ville ancien de Bordeaux soumis à un PMSV et a un PLUi qui ont chacun été plusieurs fois mis à jour. De plus, il n’existe pas de hiérarchie des normes entre le PLU(i) et les plans de prévention des risques (PPR). Mais si deux règles portent sur le même sujet, comme la constructibilité par exemple, en cas de dispositions contraires, la plus contraignante s’applique.

Cette multiplication des contraintes d’aménagement et urbanistiques conduit certaines communes à subir un empilement de règles. La Cour cite le cas de la commune de Royan, exposée à huit types de risques : tempêtes, inondations, submersion marine, sismique (risque faible), retrait gonflement d’argile, feux de forêt, risque technologique (transports de marchandises sur deux axes routiers à proximité très fréquentés et présence d’une canalisation de gaz, loi littoral.

Des modifications fréquentes sur les réglementations nationales

À ces contraintes s’ajoutent, dans certaines grandes agglomérations, les périmètres dans lesquels l’État reste compétent pour réaliser les aménagements, comme les opérations d’intérêt national et les projets d’intérêt général, ou des dispositions législatives plus prescriptives comme le zéro artificialisation nette (ZAN) ou la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU) et qui peuvent être fréquemment modifiées. 

Par exemple, la loi SRU a subi une vingtaine de modification législatives et réglementaires depuis sa mise en œuvre en 2000. Les servitudes d’utilité publique évoluent au fil du temps, prenant en compte le changement climatique ou les conséquences d’une catastrophe, ce qui peut nécessiter une révision de la carte locale qui affecte immédiatement les documents d’urbanisme en vigueur. Dans le cas de la loi ZAN, celle-ci s’inscrit dans un objectif européen mais face à une forte mobilisation des élus locaux, le texte initial adopté dans le cadre de la loi Climat et résilience (2021) a été amendé par une loi au Sénat (2023) en octroyant des délais supplémentaires pour intégrer les objectifs.

Des normes extra légales

Outre les normes qui s’imposent du fait de dispositions législatives ou réglementaires, les constructeurs doivent parfois composer avec des exigences extra-légales. « Ce qui pouvait apparaître comme un phénomène anecdotique et marginal, semble être une pratique répandue » dit la Cour qui désigne ici les charte des promoteurs, charte de frugalité, charte de l’habitat et de la construction favorable à la santé, charte du cadre de vie, charte du développement durable, charte architecturale et paysagère, cahier de la qualité résidentielle, etc. Cette démarche est largement répandue, surtout dans les villes moyennes et grandes. Ces chartes sont vivement recommandées auprès des pétitionnaires même si parfois elles comportent des dispositions contraires au PLU. Le plus souvent il s’agit de hauteur d’immeubles ou de densité de construction. Le rapport cite la commune de Saint-Ouen. La municipalité qui souhaite développer des programmes qualitatifs a mis en place une charte qui restreint la hauteur maximale des bâtiments à quatre étages, en contradiction avec son PLU(i), qui indique sept étages, afin de dédensifier le tissu urbain. La commune reconnaît que « la hauteur des bâtiments est souvent le point de négociation le plus compliqué avec les promoteurs, car il détermine leur rentabilité pour un même foncier ». « Le PLU(i) détermine un plafond en termes de hauteur, pas une obligation pour les villes, on peut construire moins haut, surtout dans une ville déjà très dense comme Saint-Ouen. » Le rapport de la Cour cite aussi le cas de Grenoble qui dans le cadre de sa charte de l’habitat et de la construction favorable à la santé demande aux constructeurs d’exclure les fenêtres en PVC. La ville de Grenoble renforce ses demandes de pièces réglementaires non prévues par le code de l’urbanisme, comme une notice d’hygiène alimentaire, une notice d’hygiène habitat, une attestation énergie qui renforce les objectifs de production d’énergie renouvelable, … L’objectif affiché est d’améliorer le projet même si ces documents génèrent des délais et des coûts supplémentaires. Autre exemple, à Rennes, le PLUi fixe une obligation de balcon ou terrasse pour toute construction neuve. 

La durée d’élaboration ou de révision des documents d’urbanisme n’est pas étrangère à l’instauration de textes extra légaux selon la Cour qui constate que, lorsqu’ils se retrouvent à devoir appliquer un PLU conçu par leurs prédécesseurs, les élus contournent l’obstacle du temps long en modifiant les règles. 

Au-delà des chartes existent aussi des labels comme le label « bâtiment frugal bordelais » qui « vise à promouvoir un bâtiment préservant les espaces de nature existants, adapté au territoire, tourné vers les filières locales, soucieux de l’usage et de la qualité de vie de ses occupants, tout en réduisant ses impacts climatiques ». Selon la chambre régionale des comptes Nouvelle Aquitaine, la prise en compte de ce label susciterait indirectement une hausse des prix de la construction (environ 35 % en quatre ans) possiblement répercutée sur le prix des biens. Selon la collectivité, le label serait, à terme, une source d’économie réalisée notamment sur la consommation énergétique. 

Les porteurs de projets admettent devoir le plus souvent se conformer à ces contraintes, pour éviter des difficultés « réputationnelles ». S’ils saisissent le tribunal pour faire valoir leur droit légitime, le temps de la décision judiciaire est rarement compatible avec la faisabilité ou la viabilité de leur projet. 

Un cadre normatif très lourd mais peu de contrôles

Comme le dit la Cour, paradoxalement, la politique de délivrance des autorisations d’urbanisme, strictement encadrée au plan normatif, est très peu contrôlée par les collectivités territoriales et les services préfectoraux, et peu évaluée du point de vue des coûts engendrés.  Autant les règles sont nombreuses et les démarches requiert des pré-validations importantes, autant les contrôles en début, en cours ou en fin de chantiers sont peu nombreux. Ainsi, le permis de construire et les autres autorisations d’utilisation du sol, ainsi que le certificat d’urbanisme sont obligatoirement soumis au contrôle de légalité, mais les services préfectoraux ne contrôlent pas, loin s’en faut, tous les actes d’urbanisme. Sont surtout contrôlées les opérations qui concernent des zones classées à risque ou bien des zones littorales. En ce qui concerne les contrôles de chantier, l’enquête de la Cour sur un échantillon de communes et EPCI contrôlés en Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle Aquitaine a permis d’établir que la quasi-totalité ne vérifie pas l’exécution des autorisations d’urbanisme alors que le pouvoir de police de l’urbanisme est un pouvoir de police spécial du maire. Idem pour la procédure de récolement des travaux ( contrôle de conformité), effectué par l’administration qui a délivré l’autorisation de travaux, pour laquelle une majorité des communes étudiées (entre 60 et 80 %) reconnait n’avoir réalisé que très peu d’opérations. 

Les infractions au code de l’urbanisme prévoient des sanctions sévères : la majeure partie des infractions aux règles d’urbanisme sont des délits punis d’une amende possiblement complétée d’une peine d’emprisonnement inférieure à 10 ans. Les infractions concernent notamment la réalisation de travaux sans autorisation ou non conformes à l’autorisation obtenue. Le délai de prescription est de 6 ans. La commune peut aussi saisir le juge pour faire ordonner la démolition ou la mise en conformité. Toutefois les mesures de destruction sont rarement décidées. Une mesure de démolition des constructions irrégulières a ainsi été prononcée 928 fois entre 2015 et 2022, représentant 0,06% des autorisations accordées.

Conclusion

Comme on le voit au travers des nombreux exemples relevés par la Cour, la multiplication, l’empilement, et les fréquents changements de règles urbanistiques et d’occupation des sols entraînent une insécurité juridique et majore les coûts pour les demandeurs de permis de construire. Cette situation est aussi difficile à affronter que le demandeur (pétitionnaire) soit un particulier ou un promoteur. Comme le rappelle la Cour, bien que les demandes d’autorisation de permis de construire émanant des particuliers soient les plus nombreuses (60 % en 2022), les plus structurantes sur le plan de l’urbanisme, de l’économie ou du social, sont celles des promoteurs, puisqu’elles représentent 80 % des surfaces construites. Le poids de cette règlementation pèse au final sur l’activité et le coût du logement et participe à la crise que l’on connaît aujourd’hui.

Même si des améliorations ont été apportées (dématérialisation, accord tacite) pour accélérer les délivrances de permis de construire beaucoup reste à faire pour alléger un cadre réglementaire lourd et complexe. Dans son rapport la Cour pointe du doigt la solution de facilité qui consiste à choisir la voie dérogatoire plutôt que de simplifier ou d’adapter le droit en vigueur. C’est encore le cas pour les dernières déclarations de Michel Barnier qui veut pour la loi ZAN faire évoluer de manière pragmatique et différenciée la réglementation ou pour les DPE dont il est question de repousser les échéances.

Repousser les échéances ou autoriser des dérogations n’est pas une solution satisfaisante : cela ne lève pas totalement les incertitudes pour les constructeurs, investisseurs, propriétaires ou chefs d’entreprise. De plus cela ne change pas l’enchevêtrement des compétences entre les différentes strates.

La Fondation IFRAP recommande de revoir les réglementations foncières qui contribuent à renchérir le coût du logement avec un véritable objectif de simplification. Il faut par ailleurs, décentraliser la politique du logement pour que les régions gèrent les grandes orientations en matière d’aménagement du territoire, de zonage, de construction de logements sociaux, de gestions des équilibres entre terres agricoles, industrialisation, construction de logements. Enfin, la compétence logement (autorisation des permis de construire et autorisations de droits du sol) devrait être gérée prioritairement au niveau des bassins de vie (EPCI), particulièrement au niveau du Grand Paris. 

Le déroulement de l’instruction des PC

L’analyse que dresse la Cour du déroulement de l’instruction d’un permis de construire montre que les pétitionnaires (demandeurs) sont plutôt satisfaits de la qualité du service. La Cour identifie cependant un certain nombre de problèmes :

  • Dématérialisation : depuis le 1er janvier 2022, les communes de plus de 3 500 habitants et les EPCI en charge de l’instruction des dossiers d’urbanisme sont dans l’obligation de fournir un service dématérialisé de dépôt des dossiers d’autorisation d’urbanisme. Un grand nombre de collectivités, en particulier en zone rurale, a pris du retard dans la mise en oeuvre de cette disposition
  • Démarche de précaution : compte tenu de la complexité et de l’hétérogénéité des règles, les pétitionnaires sont de plus en plus tentés à demander des notes d’urbanisme, dont les associations d’élus souhaitent la suppression puisque ces notes engagent les collectivités en cas d’erreur et à sont à leur charge exclusive. Les demandeurs sont encouragés à demander plutôt des certificats d’urbanisme. Pour le pétitionnaire, l’intérêt principal est de « cristalliser » la situation juridique et fiscale du terrain concerné. Pour autant, cette cristallisation peut s’effacer si on lui oppose un sursis à statuer pour cause d’une révision ou d’une modification des documents d’urbanisme.
  • Droit de préemption : les propriétaires d’un bien situé dans une zone définie (droit de préemption urbain) par une collectivité (commune ou établissement public de coopération intercommunale) doivent, en priorité, proposer la vente du bien à cette collectivité. Cette pratique légale permet à la Commune d’une part de disposer d’un observatoire des prix des transactions sur son territoire, et d’autre part d’exercer une forme de pression sur la spéculation potentielle, qui par ricochet peut impacter tout le territoire communal. Pour le porteur d’un projet, ce droit de préemption constitue une inconnue qui pèse sur son dossier.
  • Cout de l’instruction : La loi ALUR a mis fin à l’instruction gratuite des autorisations par les services de l’État, pour les communes appartenant à des agglomérations de plus de 10 000 habitants. De nombreuses intercommunalités ont proposé aux communes membres de prendre le relai et de mettre en place un service d’instruction commun. Les tarifs varient par type d’acte selon le nombre d’heures passées à instruire : À Saint-Étienne, la métropole facture une déclaration préalable à la commune pour 210 €, un permis de construire simple pour 300 €, un permis d’aménager pour 360 €, un certificat de conformité pour 110 € et une autorisation de travaux (accessibilité) pour 200 €. Cette facturation a représenté en 2021 pour la ville de Saint-Étienne un coût de 235 000 €. Dans le cas d’une autre commune, celle de Lormont, l’instruction d’un permis pour une maison individuelle est estimée à 467 €, la demande de permis de construire présentée par un promoteur à 779 €, un dossier considéré comme complexe à 3 115 €, et la déclaration préalable à 78 €. On voit que les tarifs varient donc fortement entre communes. S’y ajoute les moyens humains mobilisés. Le nombre d’agents affectés aux services de l’urbanisme (planification et instruction des autorisations du droit des sols) des collectivités territoriales varie selon la taille de la collectivité. Le taux élevé d’agents experts de catégorie A de la filière technique territoriale explique que les dépenses de personnel par ETP soient plus élevés que la moyenne de l’emploi territorial. 
  • Le permis tacite : le permis est tacitement accordé si aucune décision n’est notifiée au demandeur à l’issue du délai d’instruction. Les contrôles effectués montrent que dans les petites communes, mal dotées en services instructeurs, la pratique du permis tacite représente jusqu’à 80 % des réponses. Le permis tacite peut aussi naître à l’expiration du délai d’instruction, d’une demande abusive de pièces complémentaires ne respectant pas les pièces listées ou ne respectant pas le délai réglementairement prévu pour la demander. Mais le permis tacite n’est pas sans poser problème, notamment lorsqu’il s’agit de prouver à un tiers que l’on en dispose ou bien que toutes les pièces ont été régulièrement communiquées (Conseil supérieur du notariat).

Trop de zonages ?

Trois principaux zonages existent : le zonage dit 123, le zonage dit ABC, et le zonage « zones tendues », dit également TLV, car relatif au champ d’application de la taxe sur les logements vacants. 

  • Le zonage 123 permet de moduler les allocations logement et de fixer les plafonds de loyers des logements PLUS et PLAI pour tenir compte des écarts entre les loyers de marché et les revenus des ménages. 
  • Le zonage ABC en fonction du déséquilibre local entre offre et demande de logements, pour l’éligibilité aux dispositifs d’investissement locatif. 
  • Le zonage TLV définit une liste de communes où s’applique la TLV. Ces zonages sont peu cohérents par rapport aux territoires, et entre eux. Ils sont mis à jour  de manière irrégulière, la coexistence de plusieurs notions de « zones tendues » est source  de complexité (extrait CPO).

[1] la planification urbaine est toutefois de la compétence de la communauté urbaine ou de la métropole de par la loi


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TER Lyon-Grenoble : des perturbations à prévoir jusqu’au 18 octobre

Certains passages de TER ne pourront pas être assurés par la SNCF entre Lyon et Grenoble, en raison de travaux de végétation.

Depuis ce lundi 7 octobre et jusqu’au vendredi 18 octobre, en semaine, des travaux de végétation sont réalisés près de Lyon. Des opérations qui nécessiteront plusieurs suppressions de trains par la SNCF. La ligne Lyon-Grenoble est ainsi concernée.

Lire aussi : TER : les “lignes de l’enfer” au départ de Lyon

En semaine, chaque jour, des trains seront supprimés entre 10 h et 15 h. Au départ de Lyon, les trains concernés sont ceux de 9h45, 10h16 et 12h16. Quant aux départs de Grenoble, il s’agit des trains de 10h21, 11h21, 12h21 et 13h21.

Par conséquent, des cars de substitution seront proposés aux usagers concernés par cette suppression des trains.

Lire aussi : Auvergne-Rhône-Alpes : la Fédération d’usagers des transports tacle la politique ferroviaire

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Grand Paris : une exception de douze jours accordée aux véhicules Crit’Air 3 interdits à la circulation dans la ZFE

Comme à Lyon ou à Toulouse, le Grand Paris fait un geste pour les véhicules polluants classés Crit’Air 3. Les conducteurs de ces véhicules – voitures diesel immatriculées avant 2011 ou voitures à essence immatriculées avant 2006 –, dont la circulation dans la zone à faible émission (ZFE) sera interdite à partir du 1er janvier 2025, vont pouvoir bénéficier d’un « pass ZFE vingt-quatre heures » qui leur permettra de circuler dans son périmètre, « dans la limite de douze journées pleines par an », a annoncé, lundi 7 octobre, la métropole du Grand Paris.

Ce passe pourra être activé « sur simple inscription préalable de l’automobiliste », a précisé dans un communiqué la métropole, invoquant davantage de « souplesse » pour les automobilistes.

Environ 422 000 véhicules particuliers et 59 000 professionnels de la métropole du Grand Paris sont classés Crit’Air 3, selon une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme de 2023. La ZFE concerne 77 communes des 131 de la métropole.

A l’issue d’une consultation, le président de la métropole du Grand Paris, Patrick Ollier, proposera d’augmenter le nombre de jours par an du « pass ZFE vingt-quatre heures ».

Douze agglomérations concernées par une ZFE

De son côté, la Mairie de Paris, qui doit voter cette semaine un avis sur la ZFE métropolitaine, a annoncé des aides pour les professionnels, afin de « diminuer le reste à charge pour l’achat de véhicules moins polluants », notamment pour les TPE et PME, a déclaré David Belliard, adjoint à la Mairie de Paris chargé des transports. Ces aides pourront s’additionner à celles de la région, a ajouté l’élu écologiste.

Les ZFE, très répandues en Europe là où la qualité de l’air est dégradée, visent à pousser les automobilistes à acheter des véhicules moins polluants, hybrides ou électriques, ou à utiliser les transports en commun et les modes de transports dits « doux ».

Douze grandes agglomérations françaises ont déjà mis en place une ZFE : Paris, Lyon, Aix-Marseille-Provence, Nice, Toulouse, Montpellier, Strasbourg, Grenoble, Reims, Rouen, Saint-Etienne, Clermont-Ferrand.

Le Monde avec AFP

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Vougy Une procédure de modification du plan local d’urbanisme lancée

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Le géographe Philippe Bourdeau déplore que les gros domaines skiables renâclent à sortir d’un modèle basé sur le tourisme de masse.

Philippe Bourdeau, professeur émérite à l’Institut d’urbanisme et de géographie alpine (Université Grenoble-Alpes), travaille depuis vingt-cinq ans sur les transitions dans le tourisme et les sports de montagne. Pour lui, il ne suffit pas de sortir du «tout ski», c’est la place centrale du tourisme en montagne qui doit être réinterrogée.

Pourquoi la multiplication des alertes sur les menaces qui pèsent à court et moyen terme sur l’économie des stations de ski semble-t-elle rester sans effet sur le système ?

Pour l’instant, c’est surtout l’été que les impacts du réchauffement sur le tourisme de montagne sont les plus forts. Fonte des glaciers, éboulements, modification des saisons, canicules : les pratiques comme l’alpinisme ou la randonnée sont bouleversées. Sur l’hiver en revanche, on a un palliatif aux aléas d’enneigement : la neige de culture qui maintient les conditions de skiabilité. A condition d’avoir un accès suffisant à l’eau et à l’énergie, et les capacités d’investissement, il y a toujours une réponse technologique. On n’est pas au bout de la démarche : la couverture des domaines skiables en neige de culture est toujours en progression. Donc à part pour les petites stations à basse altitude, il n’y a pas de modification structurelle du secteur.

La majorité des stations sont néanmoins engagées dans une diversification de leur offre…

Elles ont compris que la diversification est un enjeu majeur et elles travaillent à devenir des stations de montagne, en essayant de ramener dans leur giron des pratiques diffuses – VTT, randonnée, ski de randonnée – pour les rendre dépendantes de la structure et des remontées mécaniques. Elles ont intégré qu’elles devenaient des parcs de loisir et multiplient les nouveaux équipements : tyroliennes, luge d’été, espaces aqualudiques et «parks» en tout genre. C’est la solution aménagiste, une juxtaposition d’animations, une surenchère expérientielle et technologique énergivore, un suréquipement qui est un pied de nez aux angoisses écologiques et à la nécessité de préserver l’habitabilité de la planète, les ressources, la biodiversité…

C’est une impasse ?

Le modèle économique qui avait été construit sur les sports d’hiver ne trouvera manifestement pas son relais autour des sports d’été et d’une diversification qui ne généreront jamais le chiffre d’affaires offert par le ski aux remontées mécaniques. C’est pour cela qu’il faut sortir du «tout tourisme». La diversification doit aussi être une réduction de la dépendance au tourisme, sans laquelle il n’y aura pas de modèle économique alternatif. Ce qui n’est pas facile et envisageable partout : les plus grosses stations sont celles qui auront le plus de mal à sortir de cette dépendance.

Même en moyenne montagne, l’idée de ne plus tout miser sur le tourisme, d’abandonner les stations, suscite pourtant de très fortes réticences. Comment l’expliquer ?

Le modèle hégémonique, celui de la Tarentaise, reste la référence culturelle. C’est construit par l’histoire – le ski a «sauvé» la montagne et a fait sa richesse – et c’est entretenu par le lobby du ski, qui parle pour toutes les stations alors qu’il défend essentiellement les plus grandes ; avec une efficacité médiatique redoutable qui maintient les acteurs dans la fascination pour ce modèle. Cet attachement symbolique bloque la réflexion, d’autant qu’il y a de très bonnes raisons d’être réticent face au changement : les rentes qui perdurent dans les activités et l’immobilier, l’absence d’un modèle de substitution et la force des identités professionnelles et territoriales structurantes.

Comment construire ce modèle alternatif ?

La transition est déjà là, pas dans le cœur du système que sont les grosses stations, mais aux marges, en périphérie, là où la cohérence intrinsèque du système se désagrège… Sauf qu’il y a une invisibilisation de la diversification économique déjà en œuvre. On le voit dans la plupart des massifs où il existe une dynamique résidentielle très forte, comme le Vercors par exemple : des habitants permanents font vivre l’économie locale, tous les services – les artisans, les commerces, l’agriculture, le maraîchage… Des habitants secondaires sortent de la vision consumériste. Cette vie à l’année est en partie structurée par des loisirs de montagne, mais les exploitants des remontées ne sont plus les plus gros employeurs du massif !

Le tourisme a été le moteur d’une pensée de la montagne en matière d’attractivité, pour ceux qui n’y vivent pas. On doit franchir un cap et raisonner en termes d’habitabilité, ce qui oblige à repenser la place du tourisme. Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer en réorientant les investissements pour privilégier l’ingénierie de diagnostic territorial et l’accompagnement.

La chronique a été générée aussi sérieusement que possible. Dans la mesure où vous désirez mettre à disposition des renseignements supplémentaires à cet article sur le sujet « Urbanisme de Grenoble » vous pouvez utiliser les contacts affichés sur notre site web. Le but de urbanisme-grenoble.com est de débattre de Urbanisme de Grenoble dans la transparence en vous donnant la visibilité de tout ce qui est mis en ligne sur ce thème sur le net Cet article, qui traite du thème « Urbanisme de Grenoble », vous est volontairement proposé par urbanisme-grenoble.com. Connectez-vous sur notre site internet urbanisme-grenoble.com et nos réseaux sociaux pour être informé des prochaines publications.

François Gemenne : «Un quart de la population française s’imagine en situation de migration climatique»

En 2024, Libé explore la thématique de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous gratuits et grand public. Objectif : trouver des solutions au plus près des territoires. Troisième étape de notre seconde édition : Grenoble, les 4 et 5 octobre. Un événement réalisé en partenariat avec la métropole de Grenoble et avec le soutien du Crédit coopératif, le groupe Vyv, l’Agence de la transition écologique (Ademe), la Fondation Jean-Jaurès, Oxfam, Greenpeace, le magazine Pioche ! et Vert le média.

Où vivrons-nous demain ? Inondations, sécheresses, hausse du niveau des mers… En 2023, le changement climatique a engendré plus de 26 millions de déplacements, et pourrait, d’ici à 2050, contraindre 216 millions de personnes à quitter leur foyer. La France ne fait pas figure d’exception. L’outre-mer fait partie des territoires les plus vulnérables aux risques de submersion côtière, comme la façade atlantique. Les grandes villes sont, elles, de plus en plus étouffantes. Des phénomènes qui rejoignent le concept même d’habitabilité de la Terre : une terre vivable, capable d’accueillir des habitants et d’abriter de la vie. Mais certaines zones du monde, et de notre territoire, le pourront-elles encore dans les années à venir ? Migrer, n’est-ce pas finalement le meilleur moyen de s’adapter ?

François Gemenne, 43 ans, est professeur à HEC, directeur de l’Observatoire Hugo à l’Université de Liège et auteur du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Il est le grand spécialiste de la migration climatique et des enjeux d’adaptation. Magali Talandier, 49 ans, est quant à elle professeure des universités à l’Institut d’urbanisme et de géographie alpine de l’Université Grenoble Alpes. Elle étudie notamment les impacts du changement climatique et de la transition écologique à l’échelle locale. Entretien croisé.

Les migrations climatiques existent aussi chez nous, en France. Pourquoi a-t-on le sentiment que cela ne nous concerne pas ?

François Gemenne : On a toujours mis une grande distance entre nous et les impacts du changement climatique : on les voit dans des pays du Sud «un peu exotiques», aux confins de l’Alaska, aux Etats-Unis, ou dans des Etats insulaires du Pacifique. Aussi et surtout, on en parle volontiers comme d’un risque futur – c’est là le danger – mais sur lequel surfent déjà avec démagogie les politiques, qui appellent à renforcer nos frontières pour faire face aux réfugiés. D’une part, on ne réalise pas qu’une partie des migrants qui arrivent en Europe aujourd’hui sont des migrants climatiques. Je pense par exemple à ceux d’Afrique de l’Ouest issus de zones rurales qui n’arrivent plus à tirer un revenu suffisant de leurs cultures qui pâtissent des sécheresses. D’autre part, on ne réalise pas non plus qu’une partie de la population française et européenne se déplace déjà et va se déplacer dans les années à venir pour des raisons environnementales. Un sondage Ipsos effectué fin 2023 souligne que 26 % des Français pensent qu’ils devront quitter leur domicile au cours des dix prochaines années en raison des impacts du changement climatique. Au moins un quart de la population s’imagine donc en situation de migration climatique.

Comment expliquer cette contradiction ?

F.G. : Le terme de migrant et même de migrant climatique dans les pays industrialisés est considéré comme un terme relativement infamant. Comme si cette notion devait être réservée – je le dis un peu cash – à des noirs et à des Arabes. Comme si, ça ne s’appliquait pas aux blancs et aux Européens. Comme si ces derniers ne pouvaient jamais se retrouver à être désignés comme migrants. Les faits démontrent le contraire : je songe à celles et ceux déplacés par les incendies à l’été 2022 en France, par les inondations en Belgique et en Allemagne à l’été 2021, et par l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans, aux Etats-Unis, en 2005.

Magali Talandier : La mise à distance, le déni peut-être aussi, dont parle François Gemenne, nous amène à prendre beaucoup de retard sur le sujet de l’inhabitabilité d’espaces en zones côtières ou de montagne. Certains jouissent encore de transactions immobilières faramineuses alors même que, dans vingt ans, certains de ces lieux n’existeront peut-être plus ! On est témoin des inondations, des vallées qui disparaissent et des habitats emportés. Moi qui travaille beaucoup avec les collectivités locales et les élus, je suis effarée de voir à quel point ce sujet est finalement encore si peu abordé, anticipé, alors que nous sommes pourtant en possession de tous les chiffres et rapports. C’est de l’aveuglement.

A quoi ressemble aujourd’hui la migration climatique en France ?

M.T. : Il y a des départs des villes – jugées trop chaudes, trop violentes – vers des cadres de vie plus agréables. Dans ce cas de figure, on n’emploie pas le terme de migration climatique mais plutôt d’exode urbain. Ce dernier a suscité beaucoup de fantasmes post-Covid : on imaginait les gens fuir précipitamment et en masse les métropoles. Il y a clairement eu une exagération du phénomène : oui, les mouvements de populations des villes vers les campagnes ont augmenté à la suite de l’épidémie, mais pas autant qu’on a bien voulu nous le faire croire. Ce tableau reste encore largement dominé par des migrations locales, communales ou dans un périmètre encore plus restreint. Dans les trois quarts du temps, il est question d’une campagne périurbaine. Mais ce qui est plus intéressant ici, c’est de regarder les signaux faibles. Par exemple, l’augmentation des départs de l’Ile-de-France – bien que la région parisienne reste encore très attractive – vers d’autres régions.

Quelles sont aujourd’hui les régions les plus attractives ?

M.T. : On peut citer la Bretagne et la Normandie. Mais on a encore du mal à faire la part des choses : beaucoup de gens possèdent des résidences multiples, et secondaires. On remarque des flux de capitaux dans ces espaces plus vivables sans que ce soit nécessairement accompagné d’une arrivée massive et d’une installation pérenne. Voilà pourquoi les conséquences sur le territoire d’origine sont peu visibles aussi. Même chose à Grenoble où les espaces de montagne ont été largement concernés par la hausse des transactions immobilières. Il s’agit de lieux et d’une valeur refuge. On y passe deux mois dans l’année quand la ville est sous 50 °C.

Sommes-nous prêts à faire face à des flux de populations plus importants – intérieurs et extérieurs – dans les années à venir ?

F.G. : Je suis frappé par la pauvreté du débat politique et du débat public sur les sujets d’asile et d’immigration en France. Disons les choses : nous sommes dans une logique où les migrants ne sont plus considérés comme des humains. Cela n’incite guère à l’optimisme quant à notre capacité à gérer et anticiper les conséquences du réchauffement climatique. Mais le tableau n’est pas tout noir : l’administration et certaines villes m’ont déjà commandé des rapports pour tenter d’y voir plus clair. Je songe à Paris : la ville souhaite avoir une idée plus globale sur les scénarios d’évolution de la migration et la nécessité d’adapter certaines de ses politiques – en matière de logement et d’urbanisme – en fonction des arrivées et des départs potentiels liés au changement climatique. En supposant que la température augmente de X degrés au Bangladesh, quel impact cela aura-t-il sur les demandes d’asile en France ? De mémoire, on peut s’attendre à une fluctuation entre + 9 % et + 28 % d’arrivées dans la capitale, selon les nationalités, même si cela reste un comportement humain qui – par nature – reste très difficile à prévoir.

M.T. : J’ai travaillé sur la notion de «métropole hospitalière». La ville, ce n’est pas tant d’attirer le «startupper» que d’accueillir ceux qui posent le pied pour la première fois en France, de prendre soin de ceux qui sont là, et de s’intéresser à ceux qui restent, qui ne peuvent pas partir ni de façon définitive, ni de façon temporaire. Tout un registre de l’action publique locale est aujourd’hui à réinventer.

Sur quoi doit-on se concentrer en priorité ?

F.G. : Chez nous, il y a d’abord un enjeu de protection des populations qui habitent dans les zones les plus à risque. Cela implique – dans certains cas – de relocaliser à l’intérieur des terres, d’arrêter de construire en zones inondables et la mise en œuvre des politiques d’aménagement du territoire. Concernant les pays du Sud, si on change de paradigme culturel et qu’on s’évertue à voir la migration comme une stratégie d’adaptation, on peut s’organiser et coopérer au niveau international – en s’appuyant notamment sur la «Platform on Disaster Displacement» (1), et ainsi imaginer des migrations pendulaires ou saisonnières. Cela peut permettre à des familles rurales touchées par une saison sèche ou une saison des pluies très abondantes de trouver un revenu de complément, ailleurs, dans un autre secteur économique. Cela allège aussi en parallèle la pression démographique sur des ressources naturelles qui se raréfient, l’eau et les terres.

M.T. : Ces solutions de migrations saisonnières dont parle François Gemenne sont des réflexions que l’on pourrait aussi avoir chez nous. Ça ne serait pas la première fois que les pays du Sud nous inspirent ! On pourrait imaginer une politique de l’aménagement qui ne soit pas «fixiste», à l’ancienne, façon «je construis, je déconstruis, je pose un ouvrage», mais plutôt un aménagement fluide, adaptatif.

A quoi pensez-vous ?

M.T. : On a du mal à imaginer un Etat grand régulateur qui déplace les populations et préempte des bâtiments en disant «tiens, pendant deux mois votre logement sera là !» En revanche, on pourrait y réfléchir en termes d’activité économique. Aujourd’hui, certaines entreprises sélectionnent leurs chantiers en fonction des températures. On va travailler dans un espace chaud l’hiver et investir des endroits plus frais l’été. Ce sont des choses que l’on voit déjà se mettre en place et que les collectivités locales pourraient accompagner. Beaucoup d’infrastructures sont libres plusieurs mois dans l’année, il faut jouer avec cela. Et puis, nous n’avons pas le choix : il va falloir apporter une réponse aux plus vulnérables.

Migrer rejoint aussi la question sociale…

F.G. : Le changement climatique est un «exacerbateur» d’inégalités. Et il est important de rappeler l’immobilité forcée. Il s’agit des personnes qui sont en incapacité de migrer, voire d’évacuer lors d’une catastrophe parce qu’ils n’en ont pas les moyens. Parce qu’ils n’ont pas de voiture, parce qu’ils sont trop âgés ou trop malades, ou encore pas assez informés sur où aller. C’est quelque chose qu’on observe dans toutes les études de terrain à la fois dans les pays du Sud et dans les pays industrialisés. Ceux qui vont pouvoir se déplacer sont les plus jeunes, les plus riches, les plus connectés, les plus éduqués. On oublie que le changement climatique transforme aussi la contrainte à la migration.

M.T. : Grenoble, comme d’autres villes françaises, connaît des épisodes de canicules de plus en plus intenses et longs. Certains bénéficient d’un logement mieux isolé, ou ont la chance de pouvoir partir en montagne, dans des zones plus tempérées. Mais d’autres n’ont aucun moyen de s’en prémunir. Et les réponses apportées par les politiques publiques sont aujourd’hui en deçà des violences perçues. Pour preuve : quand on voit qu’au moment des canicules, des villes proposent aux familles l’accès gratuit aux bibliothèques et aux musées climatisés, on se dit que c’est sous-adapté. C’est un peu le pansement sur une jambe de bois.

(1) La Plateforme sur les déplacements liés aux catastrophes est une organisation internationale basée à Genève

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Grenoble : deux hommes arrêtés dans une en voiture volée en possession d’une kalachnikov

Deux hommes d’une vingtaine d’années, arrêtés à Echirolles (Isère), ont été placés en détention provisoire après avoir été interpellés à bord d’une voiture volée et en possession d’une kalachnikov. Leur jugement aura lieu ce vendredi.

Plusieurs infractions mises en évidence. Interpellés dans une voiture volée avec une kalachnikov à Echirolles (Isère), deux individus vont être jugés ce vendredi après avoir été placés en détention provisoire.

Selon le parquet de Grenoble, les faits se sont produits dans la soirée de mardi aux alentours de 23h30, alors que deux jeunes hommes âgés respectivement de 24 et 21 ans ont été interpellés dans une voiture volée, en possession d’un fusil d’assaut.

Ce jeudi, selon le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant, les deux hommes ont finalement été déferrés au parquet et placés en détention provisoire. Ils seront jugés dès ce vendredi, à 13h30, en comparution immédiate pour recel de vol, ainsi que détention et transport d’arme en récidive.

Le plus âgé des deux sera également jugé pour défaut de permis de conduire et évasion. En effet, ce dernier n’a pas réintégré un centre de semi-liberté à Marseille, dans lequel il avait été placé.

Une lutte contre les délinquants violents

Cette interpellation s’inscrit dans la lutte contre les délinquants violents, initiée depuis plusieurs mois par la police de Grenoble. Dans ce contexte, deux hommes ont été interpellés en décembre 2023 en possession de 2 pistolets et d’une kalachnikov à La Tronche.     

En février 2024, un homme de 22 ans avait été arrêté à Grenoble avec une arme de poing. En août 2024, un homme de 23 ans avait été interpellé à proximité du Carrare, à Echirolles, avec un pistolet 9mm. Le 21 août, second homme, d’origine tunisienne, a été arrêté en lien avec les armes retrouvées à proximité du Carrare.     

Le 18 septembre, deux hommes circulant à trottinette ont été interpellés après des tirs avec une kalachnikov contre la façade d’un commerce d’Echirolles. Sur les 7 personnes évoquées dans ces interpellations, 6 ont été placées en détention et 1 sous contrôle judiciaire, a rappelé le parquet.

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Adapter la ville, vert l’infini et au-delà

En 2024, Libé explore la thématique de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous gratuits et grand public. Objectif : trouver des solutions au plus près des territoires. Troisième étape de notre seconde édition : Grenoble, les 4 et 5 octobre. Un événement réalisé en partenariat avec la métropole de Grenoble et avec le soutien du Crédit coopératif, le groupe Vyv, l’Agence de la transition écologique (Ademe), la Fondation Jean-Jaurès, Oxfam, Greenpeace, le magazine Pioche ! et Vert le média.

«L’adaptation au réchauffement est au centre de toutes nos politiques», tranche Christophe Ferrari, président divers gauche de Grenoble-Alpes Métropole. En 2050, la cuvette grenobloise, cernée de montagnes, devrait subir quarante-trois jours de canicule par an, deux à trois fois plus qu’aujourd’hui… «L’urgence est là, renchérit Margot Belair, adjointe écologiste à l’urbanisme de la ville de Grenoble. Les habitants ont conscience que les étés vont être de plus en plus durs à vivre. Il commence à y avoir des souffrances mais c’est sans commune mesure par rapport à ce qui nous est prédit.» «L’accroissement prévu des épisodes caniculaires, en durée mais aussi en amplitude, est tel que si rien n’est fait, notre agglomération deviendra difficilement vivable, confirme Christophe Ferrari. La question estivale est devenue essentielle.»

L’enjeu ? Eviter que ne restent en ville que ceux qui n’auront pas le choix, faute de moyens financiers. Pour les édiles, il ne s’agit pas simplement de maintenir le nombre d’habitants, coûte que coûte, mais bien dans des conditions permettant d’être heureux et en bonne santé. Les collectivités sont déjà à pied d’œuvre sur la dimension de santé publique d’urgence. Dès 2005, la «métro», avec ses 450 000 habitants, a été la première collectivité à se doter d’un plan climat. En 2022, une convention citoyenne a réuni 100 citoyens des 49 communes de la métropole qui ont formulé près de 200 propositions pour infléchir les politiques publiques. D’ailleurs, après l’été 2023, ses seize jours de canicule et son record de température historique à 42,6 °C, Grenoble a encore musclé son «plan fortes chaleurs». Formation des personnels travaillant avec les enfants, réseaux d’alerte des personnes âgées, fragiles ou précaires, diffusion large auprès de la population d’infos de prévention et d’une carte des lieux de fraîcheur – piscines, parcs, douches municipales, lieux refuges climatisés comme les musées et bibliothèques… Ces mesures sont salutaires mais l’essentiel est aussi du côté des politiques menées pour transformer la ville et en premier lieu ses espaces et équipements publics.

Ilot de verdure

Au quartier Berriat, ex-faubourg ouvrier de Grenoble, dense et pauvre en espaces verts, un petit morceau de ville, autour du groupe scolaire Diderot, termine sa mutation, spectaculaire. Il a bénéficié d’une bonne partie des dispositifs phare de la ville et de la métro. L’école a été agrandie de cinq à huit classes, avec deux nouveaux bâtiments aux murs à ossature bois, toitures végétalisées, ventilations double flux. L’ancienne cour de récré a été débitumée, végétalisée, réaménagée et la nouvelle accueille un jardin pédagogique : c’est le programme Coqueli’cours (sept écoles grenobloises traitées). La rue donnant accès à l’école, autrefois entièrement bitumée, est devenue un large et bel espace quasi piétonnier, au dallage de béton clair entrecoupé d’îlots de verdure, certains vallonnés et arborés, doté d’une borne-fontaine et de mobilier urbain : c’est le programme Place(s) aux enfants, (onze parvis d’écoles grenobloises déjà traités). Plus de grille d’égout : la totalité des eaux pluviales ruisselle vers les îlots de verdure, allant nourrir arbres et buissons. Cette rue-place a été connectée au petit square voisin, dont la superficie a doublé en absorbant d’anciens terrains de sport végétalisés.

Les bâtiments scolaires sont ainsi encerclés d’espaces majoritairement perméables et arborés. Sur l’ensemble, on ne dénombre pas moins de 72 jeunes arbres récemment plantés aux côtés de la vingtaine d’arbres adultes déjà présents. La densité est impressionnante : dans dix ans, cette parcelle située en zone classée «îlot de chaleur urbain intense» sera une oasis de verdure, d’ombre et donc de fraîcheur. «Une petite forêt !» espère l’une des enseignantes, qui regrette la disparition de cinq platanes et d’un marronnier, malades ou situés sur l’emplacement des extensions, et de leur ombre… Si elle est séduite par les aménagements des cours et de la rue, elle avoue n’être «pas du tout convaincue pour l’heure» par la ventilation à double flux, d’usage «pas facile» : «Les enfants ont eu très chaud.» Un travers classique : le rapport à l’aération et à la chaleur est bouleversé par ces nouvelles constructions, l’évolution des usages doit être accompagnée. L’institutrice se veut confiante : «Il y a une volonté de bien faire… Mais on aimerait bien sûr que ça aille plus vite !» Les riverains se réjouissent, à l’image d’Emilie qui attend sa fille devant l’école : «La place, ce sera très agréable, et le parc, c’est déjà super, on y est souvent après l’école et le week-end. Il n’y a pas d’arbre dans notre rue : ici c’est notre espace vert !»

«Créer une ville parc»

A quelques kilomètres au sud, le quartier Flaubert, ancienne zone industrielle située en face de l’emblématique Maison de la culture datant de 1968, est la vitrine de l’urbanisme défendu par les élus grenoblois. Sur 90 hectares, le nouveau quartier accueillera à terme 1 400 logements. Il est encore en chantier : îlot après îlot, entrepôts, usines, parkings et voiries bitumées disparaissent et de nouveaux bâtiments, à la pointe d’une architecture résiliente, sortent de terre. «Nous utilisons toute la palette des outils innovants permettant de rafraîchir la ville La santé et le bien-être des habitants, et donc la lutte contre l’îlot de chaleur urbain, sont devenus le socle de référence de notre projet urbain», insiste Margot Belair.

Face aux nouveaux immeubles parsemés au cœur du quartier, dont l’étonnant Haut-bois, HLM à structure bois, Benoît Ravier, directeur opérationnel de Grinnters, le groupement d’aménageurs publics missionnés par la ville et la métro, résume : «A Flaubert, sur la notion de résilience, nous allons au-delà de la notion d’écoquartier classique. Au-delà de l’isolation, essentielle, nous avons aussi beaucoup travaillé sur l’inertie thermique, avec l’usage de matériaux qui restituent la chaleur l’hiver et la fraîcheur l’été.» Les premiers habitants se disent satisfaits, à l’image de Mohamed, propriétaire d’un appartement de l’immeuble Urban Square : «L’été, on est bien : il suffit de bien baisser les volets, les murs restent frais, on ne sent pas la chaleur extérieure.»

L’autre axe de travail est la conception des îlots et l’aménagement de l’espace public, afin de «créer une ville parc», insiste Margot Belair. La place de la voiture et donc du bitume est réduite au strict minimum : 70 % des espaces publics du nouveau quartier seront désimperméablisés, contre 7 % autrefois, pour éviter l’accumulation de chaleur par les sols et permettre l’infiltration des eaux pluviales. «C’est un paysagiste, associé à un urbaniste, qui est à la coordination du projet, souligne Benoît Ravier. Nous avons pensé les espaces verts avant de définir les emplacements des constructions. Le plan d’urbanisme a été adapté aux arbres existants, préservés.» Les habitants doivent avoir un accès direct à un milieu végétalisé et ombragé en bas de chez eux, poursuit-il : «Nous allons passer de plus en plus de temps dehors, devenir plus méditerranéens.» Ces aménagements, comme les plantations d’arbres, ont à peine commencé à Flaubert : «On les attend, on en a vraiment besoin !» confie Manel, jeune propriétaire d’un appartement de l’immeuble Aromatik. Ici aussi, le travail mené ne démontrera toute son efficacité que dans quelques années…

Rendre la ville plus résiliente

Le défi climatique le plus ardu et stratégique reste pourtant d’adapter le bâti existant : «80 % des logements que comptera l’agglomération en 2050 existent déjà, insiste Christophe Ferrari. Le niveau d’urgence est tel qu’il faut massifier la réponse en termes de rénovation et d’isolation.» Face à «l’appétit inédit» des propriétaires, TPE et PME pour la rénovation thermique (d’abord motivé par la réduction des factures d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi par la multiplication des canicules), il souligne l’importance de l’aide financière et technique apportée par sa collectivité et tacle au passage : «L’effort de la métro n’est pas soutenu à la hauteur des enjeux par l’Etat, ni en moyens financiers, ni en stabilité des dispositifs d’aide, ni en adaptabilité géographique des normes !» Il salue le travail déjà abattu sur le logement social, ce que confirme Stéphane Duport-Rosand, directeur général d’Actis, l’un des principaux bailleurs sociaux grenoblois : «20 % de notre patrimoine a été rénové en thermique, soit 2 200 logements locatifs sur 11 000. Grâce à cette vaste campagne, engagée dès 2010, la part de logements classés F et G dans notre parc est aujourd’hui marginale. Nous allons néanmoins poursuivre.»

A la Villeneuve, quartier populaire grenoblois, l’effet est frappant. Galerie de l’Arlequin, ensemble d’immeubles monumental datant des années 70, les montées 54, 56, 58 et 60 ont été réhabilitées par Actis entre 2018 et 2022 pour 21 millions d’euros (soutenu au quart par l’Etat via l’Agence nationale pour la rénovation urbaine et au dixième par les collectivités locales). L’aspect extérieur est immanquable, par contraste avec les montées voisines encore crasseuses et vétustes. Le 90 voisin, également propriété d’Actis, est d’ailleurs en chantier : la réhabilitation vient de débuter. Ces travaux d’ampleur visent la réduction des consommations d’énergie, la réfection des réseaux, l’amélioration de l’accessibilité avec de nouveaux ascenseurs, des montées segmentées pour desservir chacune moins d’appartements, mais aussi le confort intérieur des appartements, notamment pour faire face aux grandes chaleurs.

Marie-Jo, habitante du 58 depuis quarante ans, confirme : «C’est bien mieux qu’avant ! Il fait meilleur hiver comme été, même quand c’est la canicule !» Enrick l’envie : son appartement au 100, immeuble en copropriété encore non rénové, n’est «pas isolé, simple vitrage : il fait très, très chaud». Les travaux sont prévus alors il patiente : «Ça reste moins dur à supporter ici qu’en centre-ville, il y a plus d’arbres.» L’immense parc de la Villeneuve est déjà un atout majeur. Ville et métro ont décidé de mettre le paquet pour l’agrandir et refondre les espaces publics en pied d’immeubles, dans l’esprit du travail à Flaubert et dans le cadre du projet GrandAlpe, destiné à «mettre au cœur de l’agglomération» les quartiers populaires de Grenoble, Echirolles et Eybens.

Pour rendre la ville plus résiliente, les collectivités avancent donc mais le processus demandera beaucoup de temps et d’énergie, en particulier pour le centre-ville de Grenoble, le plus dense, le plus contraint par sa dimension patrimoniale, et de loin, le point le plus intense de l’îlot de chaleur urbain. Il faudra aussi changer les modes d’organisation du quotidien : modes de travail, horaires, lieux refuge. Adapter la ville ne suffira pas : nos modes de vie aussi devront changer.

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Dans les cas où vous avez un espace personnel ou si vous avez écrit des textes sur le site, vous pouvez de réclamer à bénéficier un dossier numérique concentrant toutes les datas personnelles que nous détenons à votre sujet, enfermant celles que vous nous avez consenties. Vous avez le droit également de réclamer l'annulation des données individuelles à propos de vous. Cette procédure ne concerne pas les datas conservées à des fins administratives, dans le respect du droit ou avec pour objectif de sécurité.

Les médias:

Dans les cas où vous déposez des médias sur ce site, nous vous recommandons de vous abstenir de uploader des fichiers contenant des identifiants EXIF de coordonnées GPS. Les personnes surfant sur ce site peuvent prendre des données de localisation à partir ces fichiers.

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Les passages de ce site peuvent introduire des informations prises (comme des vidéos, photographies, papiers…). Le contenu chargé depuis d’autres sites se compose de façon identique que si l'internaute se rendait sur cet autre site.Ces sites internet pourraient charger des datas au sujet de vous, activer des cookies, télécharger des organes de contrôles extérieurs, poursuivre vos actions avec ces contenus embarqués si vous détenez un espace associé sur leur site web.

Les cookies:

Quand vous uploadez un texte sur notre site, il vous sera proposé d’enregistrer vos nom, e-mail et site dans des cookies. Ce sera uniquement afin de votre confort avec pour objectif de ne pas devoir à donner ces données si vous entrez un autre commentaire ultérieurement. Ces cookies cessent au bout d’un semestre.Lorsque vous vous rendez sur la feuille de connexion, un cookie transitoire sera produit avec pour objectif de diagnostiquer si votre logiciel de navigation agrée les cookies. Cette fonction ne retient pas de données privatives et sera retiré mécaniquement quand vous arrêterez votre terminal.Si vous accédez, nous animons plusieurs cookies afin d'enregistrer vos données de connexion et vos options d'utilisation. L'espérance de vie d’un cookie de l'enregistrement est de quelques jours, celle d’un cookie d’option d’écran est de plusieurs mois. Lorsque vous validez « Se souvenir de moi », le cookie de connexion sera perpétué pour une durée de moins d'un mois. Lorsque vous fermez votre compte, le cookie de login sera annulé.En modifiant ou si vous éditez une publication, un cookie supplémentaire sera inséré dans votre terminal. Ce cookie ne comprend aucune information privée. Il atteste simplement l’ID de l'article que vous venez de corriger. Il finit au bout d’un jour.

Importation de vos informations personnelles:

Tous les commentaires des utilisateurs peuvent être observés au moyen d'un service robotisé de découverte des commentaires irrecevables.

Cela est conforme à la RGPD.

Les textes :

Quand vous laissez un commentaire sur ce site, les écritures citées sur le formulaire de texte, mais aussi l'adresse IP et l’agent usager de votre browser sont assemblés afin de nous permettre de trouver des commentaires non autorisés.

Quelle durée de mémorisation de vos informations:

Au cas où vous renvoyez un commentaire, le commentaire et ses métadonnées sont gardés indéfiniment. Ce fonctionnement implique de concéder et adopter en automatique les textes à venir plutôt que de les abandonner dans la queue de modération.Au cas où les comptes qui surviennent sur notre site (autant que faire ce peu), nous accumulons aussi les datas personnelles communiquées dans leur profil. La totalité des espaces individuels savent voir, modifier ou supprimer leurs données privatives n'importe quand. Les modérateurs du site ont la possibilité aussi voir et modifier ces données.

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